Clear Day
Au café Sanchez, on ne passe qu’une seule musique : Clear Day de Hope Sandoval & the Warm Inventions. C’est un court moment où tout s’arrête, où les lèvres de la femme sur la pochette laissent s’échapper cette douce torture que je m’inflige quotidiennement. Seulement quelques phrases lancées au hasard dans les plaines opaques du désespoir.
S’ensuit un harmonica, pleurant les larmes que je n’ai pas réussi
à sortir pendant l’autre moitié de la chanson. Un balbutiement métallique qui
éclaire faiblement l’auditeur errant dans ces terres désolées. Il effacerait
presque la peine ressentie au début de la berceuse.
Avant de rentrer dans ce café, je ne savais pas qui me murmurait ces paroles. Mais c’était bien elle : les mêmes lèvres, les mêmes paupières. Je suis persuadé qu’elle laisse tomber ces mots dans mon oreille à chaque écoute. Je suis persuadé qu’elle me les a déjà chantés, peut-être quand je dormais auprès d’elle.
Commentaires
Enregistrer un commentaire