Malame
Dame aux sentiments aiguisés, plongée dans le feu puis l’eau froide
S’épanouissant dans la discorde, elle emmagasine différents chocs sans perdre de sa finesse
Sa brisure ne tient qu’à un fil, mais, se défaisant de toutes les cordes, elle coupe court à la fatalité
Beauté errant d’hommes en hommes, la voyant comme un outil ou une dangereuse amie
S’il vous plaît, ne l’émoussez pas pour de futiles entailles, ne la traînez pas sur le sol pour des étincelles
Préservez cette beauté qui vous est offerte, ne laissez pas la rouille du temps s’emparer d’elle
Par tout le mal et toutes les intempéries endurées, la dame persiste. La pointe brisée ou le corps tordu, elle ne peut abandonner son rôle
Les heures de forge ne la guident que vers sa raison d’être : continuer malgré tout, malgré la médiocrité pathétique d’une lame qui ne tranche plus
Beaucoup sont ceux qui n’ont jamais connu la coupure, la plaie purulente d’un regret caché
L’homme prend un malin plaisir à user sa lame à défaut de s’user avec elle ou par elle
Il n’a pas le courage de la briser, ni de s’unir à elle sans pouvoir la retirer
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